Son oeuvre :
Gaspard de la nuit, fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot (posth., 1842)
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Né à Ceva,
dans le Piémont, en Italie, Aloysius Bertrand, de son vrai nom Louis Bertrand,
était le fils d'une Italienne et d'un officier napoléonien. Il vécut un temps
entre Dijon et Paris, où il exerça les métiers de correcteur en imprimerie et
de journaliste, soucieux de mettre sa plume au service de la révolution et de
son idéal romantique. À Paris, il mena une vie de bohème, mais sa santé fragile
lui imposa bientôt de fréquents séjours à hôpital. Il s'était auparavant fait
apprécier du cénacle hugolien par la lecture qu'il y fit en 1828 de son poème l'Agonie
et la Mort du sire de Maupin, mais il ne put faire jouer son drame Peter
Waldech ou la Chute d'un homme (1833). L'ensemble de son œuvre ne fut
édité, par un proche, qu'après sa mort.
Cet
inventeur d'un «!nouveau genre en prose!» est surtout connu pour un poème en prose
inachevé, Gaspard de la nuit, composé en 1835, qu'il qualifia lui-même
de «!fantaisie à la manière de Rembrandt et de Callot!».
Gaspard de la nuit
est une évocation fantastique et onirique du Moyen Âge (revisité sans doute par
Walter Scott)!; écrit dans une langue recherchée, riche d'images et de sonorités
ensorcelantes, le poème peint des paysages et des sentiments d'un romantisme
noir.
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Malgré la liberté de structure et de rythme autorisée par la prose, cette
poésie possède bien cette «!forme condensée et précieuse!» dont parlait Mallarmé.
Les poèmes
en prose d'Aloysius Bertrand le rangent, au même titre que Nerval, du côté des
poètes qui ont «!illuminé!» de leur lumière noire le romantisme français. Gaspard de la
nuit fut le modèle avoué du Spleen de Paris, de Baudelaire, mais il
inspira aussi Mallarmé et les poètes surréalistes, tout particulièrement André
Breton, qui célébra en Aloysius Bertrand le poète en quête de merveilleux.
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