Gérard de Nerval (1808-1855)
       Ecrivain français d'inspiration romantique dont l'œuvre «!surnaturaliste!» est une exploration poétique des frontières incertaines du rêve et du réel.

 

Son oeuvre :

-Voyage en orient (1851)

-Les Filles du feu (1854)

-Les Chimères (1854)

-Aurélia (1855)

Vie de Nerval

Né à Paris le 22 mai 1808, Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, ne connut jamais sa mère, morte en Allemagne deux ans après sa naissance. Élevé par son oncle maternel, il passa son enfance à Mortefontaine, dans le Valois, dont les paysages servirent d'ailleurs de cadre - à la fois réaliste, folklorique et idéalisé - à la plupart de ses récits de fiction.

À Paris, où il fit ses études au collège Charlemagne, il se lia d'amitié avec Théophile Gautier. Ses premiers textes littéraires étaient des élégies inspirées par l'épopée napoléonienne (Napoléon et la France guerrière, élégies nationales, 1827). En 1828, le poète, qui considérait l'Allemagne comme «!notre mère à tous!» fit paraître une traduction du Faust de Goethe, qui lui valut d'être félicité par l'auteur lui-même et qui fait encore autorité aujourd'hui (il traduisit le Second Faust en 1840). À la même époque, il se fit journaliste, se lia avec les principaux écrivains romantiques du Cénacle (Hugo, Nodier, Petrus Borel, etc.) et, se mêlant à la bohème littéraire de l'époque, prit une part active, aux côtés de son ami Gautier, à la fameuse bataille d'Hernani.

En 1834, il rencontra l'actrice Jenny Colon, pour laquelle il se prit d'une passion désespérée!; elle lui inspira les figures féminines inaccessibles qui hantent obsessionnellement son œuvre. Désespéré par le mariage de Jenny avec un autre en 1838, Nerval tenta de trouver une consolation dans les voyages, en Allemagne puis en Autriche.

Rentré en France, il eut une première crise d'hallucinations et de délire (1841), au cours de laquelle il associa des images de sa mère disparue à un univers imaginaire dont il se prétendait le souverain. Interné à la clinique du docteur Blanche, de février à novembre, il décrivit cet épisode comme une expérience poétique.

En 1843, il entreprit une visite de l'Orient (Égypte, Liban, Rhodes, Syrie, Turquie) qui inspira la rédaction du Voyage en Orient (1848-1851), qui offre une version romancée de ses pérégrinations. Mais, en proie à des crises de folie de plus en plus rapprochées, il dut être interné à plusieurs reprises (janvier-février 1852, février-mars 1853, août 1853-mai 1854, fin 1854). Il se pendit dans la nuit du 25 décembre 1855.

Œuvre de Nerval

Si l'on excepte divers ouvrages dramaturgiques (Lara, 1833!; Léo Burckhart, 1839), l'œuvre de Nerval est essentiellement romanesque et poétique.

Il publia ses premiers poèmes en revues, puis les assembla sous le titre d'Odelettes rythmiques et lyriques (1835). Alors que les Petits Châteaux de Bohême (1852), recueil de poèmes et de poèmes en prose, relèvent d'une délicate

 
Gérard de Nerval

inspiration nostalgique, les récits en prose des Illuminés ou les Précurseurs du socialisme!Cagliostro!», «!les Confidences de Nicolas!», «!Cazotte!»), parus la même année, marquent le goût de Nerval pour les savoirs ésotériques et pour les personnalités étranges comme Cagliostro ou Restif de la Bretonne. Cet intérêt pour la pensée hermétique, cette foi dans la valeur du savoir ésotérique furent aussi, d'une autre façon, une source d'inspiration pour les œuvres majeures de la fin de sa vie, les Filles du feu (1854), les Chimères (1854) et Aurélia ou le Rêve et la Vie (1855).

Les Filles du feu

 

Chaque nouvelle des Filles du feu porte le nom d'une femme, à la fois réelle et mythique («!Angélique!», «!Sylvie!», «!Octavie!», «!Isis!», «!Corilla!»). Le cadre des premiers de ces récits, «!Sylvie!» et «!Angélique!», est le Valois, tandis que les derniers se déroulent en Italie. Tous ces textes font néanmoins le récit de la quête d'une figure féminine perdue - femme, déesse, fée ou sainte -, qui finit par s'incarner dans l'Isis mystique des cultes ésotériques.

Les Chimères

Le recueil les Chimères regroupe des sonnets («!El Desdichado!», «!Myrtho!», «!Delfica!», «!Artémis!», «!le Christ aux oliviers!») enchâssant, dans une métrique presque classique, des images et des symboles hermétiques : à ce titre, ce recueil est exemplaire de la recherche mystique du poète, recherche marquée par un syncrétisme religieux qui combine christianisme et paganisme dans une mystique personnelle.

Aurélia

La dernière œuvre de Nerval, Aurélia, est le récit en prose d'un voyage onirique, «!épanchement du songe dans la vie réelle!», qui dépeint «!les impressions d'une longue maladie qui s'est passée tout entière dans les mystères de l'esprit!». Dans cette œuvre, il a tenté de rendre compte d'une de ses expériences «!surnaturalistes!» ou «!surréalistes!», au cours desquelles les frontières entre le rêve et la réalité se brouillent. C'est d'ailleurs Aurélia qui lui valut d'être considéré par les surréalistes comme un précurseur.

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