Poésies d'Emmanuel Froissart
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  1. Appel problématique
  2. Exhortation à une muse imaginaire
  3. Il est né des harmonies...
  4. Halètement râlé
  5. L'enfant sage
  6. La quête de la femme

     Appel problématique

Espion toujours fidèle,
   Que cherches-tu ?
   Qu'observes-tu ?
   La vie est belle,
Mais le désir rend fous
Les hommes qu'il emporte.
Ce gigantesque flou
Les rassemble en cohortes...

Exhortation à une muse imaginaire

Emblème de chair adamantine embrumée,
Sang battant sous la peau de ton corps mol et dur,
Fille de Jupiter, de ta voix enfumée,
Hurle ! Emplis mes poumons d'azur massif et PUR !

Il est né des harmonies du piano gothique des kobolds monstrueux ; et la terrifiante magicienne de sorcellerie qui ondulait la mélodie s'est muée en une jolie vierge qui vient chercher la protection de mes bras.

                    Halètement râlé

Moi-même, vêtu de bleu, j'étreindrai l'incendie planétaire, furieusement entraîné sur la bande équatoriale. J'entends hurler jusqu'au dernier souffle d'immondes lézards géants. Leur habitat est fait de pierre massive. Mais aujourd'hui, la pierre brûle comme autrefois la paille !

                    L'enfant sage

Distraite par les étendues colorées et mobiles des écrans placides, elle s'imbibe de l'assourdissante tranquillité férocement laborieuse. Et, un livre pour prétexte, elle contemple longtemps les silhouettes illuminées par la rue tiède en cette fin d'après-midi.

                    La quête de la femme

Je t'aime,
Il n'en peut être autrement,
Cela, indéfiniment,
Le même
Mielleux air saturateur,
Atroce torturateur,
Jolie,
Douce mélopée, calmant
Un manque en l'alarmant.Finie,
La vie, credo du bonheur ?
Je vais m'enfuir sous les heurts.
        II
Robot mobile d'un suave parfum ;
Un sourire défiant les défunts ;
Un corps maigre et large et blanc, volubile ;
Sous un bras vengeur, ce corps est docile !

CRIONS-LE ! VENGEONS-NOUS ! Car tu pâtis
De mon courroux morbide. Et tu pâlis
A mon désir de vide. Et je t'emporte
Dans une mort : celle dont tu fermas la porte.

        III
Emmitouflé dans de la bure,
Cherchant l'isolement subtil,
Un regard, battement de cil :
C'est une muse de mercure.

Longtemps cherchant des femmes pures ;
Sur des ventres blancs, un nombril
Serti dans une plaine, peut-il
Etre cueilli comme une mûre ?

Bien sûr que non, sylvain malin !
Tout entière vêtue de lin
Un corps gracieux et malléable
Pour enveloppe ; qu'y a-t-il
Qui peu soit aussi agréable
Qu'un esprit tendre et volatil ?

        IV- Réminiscence inventée pour une autre
Dans une après-midi ensommeillée, c'est toi. Tes beaux habits de coton blanc moulaient ton corps de laiton moite. Puis, je t'ai vue te mouvoir, lentement, encotonnée dans des draps longs, longs et épais.

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