Poésies de Mara
  Retour au menu
  1. Mon île, mon pays, mon amour!
  2. Enfant
  3. Déracinés
  4. Mes filles

Mon île, mon pays, mon amour !

Terre aride, pays de volcan
Où semble s'arrêter le temps !
A l'ombre de tes cocotiers
Nous marchions sans souliers.
Que la vie était belle !

La mer berçait nos rêves,
Et nous avancions sans trêve.
Rêves qui ne se réalisaient jamais,
Mais l'espoir nous animait.
Que la vie était belle !

Point de rivières ni de fleurs
Mais un paysage haut en couleurs.
Femmes aux habits chatoyants
Faisaient rêver leurs amants.
Que la vie était belle !

Île aux mille parfums
Tu n'as rien de commun.
J'aimerais revoir enfin...
C'est un rêve qui n'a pas de fin.
Que la vie était belle !

Quand sonnera-t-elle l'heure de mon retour ?
O mon île, mon pays, mon amour !

                    Enfant

Toi, enfant comorien qui rêve de pays lointains,
Dans ton boubou blanc tu vas tous les matins,
Par les ruelles sombres qui serpentent la citadelle,
Chercher un peu de savoir dans ce monde cruel.
Ton cœur est encore pur et tu crois en demain,
Tu chantonnes et tu danses pour oublier ta faim,
Tes sandales sont usées et tes pieds te font mal,
Rien ne peut t'arrêter, pour toi tout est normal.
Dans ton sac pas de livre juste un crayon, un cahier,
De la leçon d'hier, d'avant-hier tu n'as rien oublié,
Sans livres ni dictionnaire tu ne peux réviser,
Ton pauvre cerveau est ta référence avisée.
Et tu avances, et tu avances sans te lasser,
Pour que ton devenir ne soit pas chose du passé.
Que ta lutte et ton courage te soutiennent !
Que la réussite et la gloire soient tiennes !
Pour qu'alors devenu homme tu réalises enfin,
L'espoir de ton pays, de tes parents, amen !

Déracinés

Ils sont partis un jour
Loin de leur île
Chercher un monde meilleur.
Pour tous bagages
Leurs rêves et leurs espoirs.
Sur ce bateau espérance
Ils naviguèrent longtemps,
Certains ont survécu
D'autres ont péri.
Leur vie a changé,
Dans un monde fou
Ils ont appris à vivre.
Ils ont enfermé
Dans une boîte de Pandore
Leur passé qui voulait revivre
Pour pouvoir continuer à vivre.
Leurs rires ont le goût de nostalgie
Et leur regard de mélancolie.
Et qu'un parfum, un air
Ouvrent cette boîte,
Alors jaissent leurs pleurs
Ils sont comoriens
Maintenant et à jamais !

Mes filles

Mes petites comoriennes à moi
Amours de ma vie
Vous m'avez donné de petits-enfants
Que je ne connais pas ou à peine.
Si je pouvais vous dire
Combien je vous aime,
Cela soulagerait-il votre peine ?

Il est vrai que chez vous
Rien n'est moderne
Et la vie est dure
Si je vous disais que
Le modernisme détruit l'âme
Pour ceux qui ne sont pas habitués
Cela soulagerait-il votre peine ?

Le bonheur est à portée de main
Il faut ouvrir les yeux
Sans chercher ailleurs
Si je vous disais que
Vivre chez vous
Cela aussi fait partie du bonheur
Cela soulagerait-il votre peine ?

Ici je vis dans un monde sans âme
Où le dollar est Dieu
Et la solitude pesante
Si je vous disais que
Mon rêve est de revenir
Vivre auprès de vous
Cela soulagerait-il votre peine ?

  Retour au menu Écrire à l'auteur de ces poèmes : moilim@sympatico.ca