Poésies de Mostafa Benhamza
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  1. En ces temps-là...
  2. Angéliques

                 En ces temps-là...

En ces temps là, les hommes peignaient leur souffrance
Aux couleurs de l’arc-en-ciel et aux images de la transe.
En ces jours où les nuages dessinaient des oracles
Les homme dérobaient parfois au vent des miracles.

Derrière leurs fronts bariolés aux couleurs de l’univers
Ils ployaient à leurs caprices la ligne de l’horizon incertain
Et trompaient parfois, en se riant des cieux et de la terre
Ces signes que crachait avec mépris l’impitoyable destin.

Quand quelqu'un succombait aux hargnes de l’hiver
Ils semaient au vent une chanson à offrir à la mer
En espérant du côté des équinoxes des pluies amies
Qui viendraient emporter le chagrin et le temps gris.

Dans leurs yeux se lisaient des histoires
Puisées au pays des songes et des images
Et que les enfants attrapaient au passage
Pour les nouer en gerbes de rire et d’espoir.

Le soir, quand le vent de l’Est s’oublie
Sur la peau nue des enfants endormis
Les hommes et les femmes cueillent
Sur les lèvres ouvertes et vermeilles
Un souffle d’éternité et de tendresse…
Qu’ils offrent à l’univers en caresse…

               Angéliques

Au long des ornières que dessert le destin
Ils cueillaient tendrement la clarté du matin
Pour en tresser des couronnes sombres
A offrir aux morts couchés dans l'ombre.

De leurs doigts gantés de lumière
Ils puisaient au ciel ses rivières
Qu'ils déversaient en trombes sauvages
Sur les déserts où paissent les mirages.

En marge du souffle brûlant des désirs
Au-delà de mémoires vagues en délire
Ces silhouettes blanches en contre-jour de vies ternes
Déversaient la clarté du matin au creux des cavernes.

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