Poésies de Philippe Berrard
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  1. Sur le chemin
  2. Vers toi
  3. Vert
  4. Ma nana
  5. Autel
  6. J'ai cru lire dans mes yeux
  7. Comment savoir ce que firent mamans
  8. L'ivre des livres
  9. Les cristaux de neige naissent au sein des yeux
  10. Prenez mon Amour

Sur le chemin
Devenu tortueux
A force de mauvais vins
Et d'alcools brumeux,
Mes pas éthérés
Ont titubé le bitume
Au rythme de l'amertume
Du soleil en allé.

                    Vers toi

Pour toi, ma belle, ma jolie, pour que tes yeux,
Chaque matin s'entrouvrent sur quelque lumière
Semée par des vers luisants comme de l'eau claire,
Scintillants leurs jeux de fête mêlée de feu,

Pour toi, ma belle, ma jolie, ces quelques bleus
Que des vers de cristal orneront d'un parterre
D'indigos, violines, aurores et primevères,
Toutes ces couleurs venues du fond des cieux,

Pour toi, ma belle, ma jolie, ces quelques vers
A pieds, hexamètres, alexandrins, myriapodes,
Et leurs myriades de rimes que tu m'accordes,

Pour toi, ma belle, ma jolie, cet univers
De mots, de mots joués, de phrases assemblées
Des vers toi, des vers moi, ma future espérée.

       Vert

Pour ne pas tomber dans la bière
J'ai laissé tomber les verres
Et j'ai pris un rouge
Nez qui bouge.

Naît qui bouge?
N'est qui bouge!

Et souffle les bougies
De la vie
A l'envie.

A l'envie?
A l'envi!

       Ma nana

Elle est ma nana chronique
Elle nique ma nana accro
Elle nique à crocs ma nana
Elle est anachronique ma nana
Elle est ananas des tropiques
Elle pique trop ma nana
Elle est banana tonique
Elle est bique tôt ma nana
Elle est érotique ma nana
Elle tique au héros ma nana
Elle ne panique pas ma nana
Bique tique pique nique
Elle est à crocs accroc accro
Elle est à chronique
Ma nana

       Autel

Il n'y aura que fripouille
Pour adorer ma dépouille
Sur l'autel de l'amour
Dépecée sans aucun recours
Il n'y aura que traîtresse
Ou alors simple paresse
Sur l'autel de l'avenir
A souhaiter me voir mourir
Il n'y aura que gouailles
Au jour des funérailles
Sur l'autel de la mort
Pour saluer mon corps.

J'ai cru lire dans mes yeux
Où je croisais naguère
Des histoires nom de Dieu
A se rouler par terre
A vouloir lire dans les cieux
D'automne ou bien divers
Des étés plutôt heureux
Que des fins de l'univers
Il ne reste que l'abîme
Où ne pas plonger sublime
Pour tes beaux yeux
Que je croisais naguère
Pour une histoire nom de Dieu
A bien finir sous terre


Comment savoir ce que firent mamans
Pour naître galaxies d'étoiles
Ou porter aux nues âges tendres?

       L'Ivre des livres

L’ivre d’images
Livre ses rêves
À livre ouvert
À demi-livre

L’ivre est de famille
Livre son sang
À livre de comte
À livre et demie

L’ivre dort
Livre son argent
À livre de comptes
À livre Sterling

L’ivre de messe
Livre son âme
À livre défendu
À livre d’aux raisons

L’ivre est du bon grain
Livre à séparer
À livre de pain
À livre de moisson

L’ivre d’histoire
Livre son temps
À livre d’autrefois
À livre de contes.

Les cristaux de neige naissent au sein des yeux
Du ciel qui protège les sommets majestueux
Tombent les blancs flocons aux cimes déjà blanches
Lente accumulation préparant l'avalanche
Qui tuera en silence au printemps revenu
Celui à la chance de marcher pieds nus,
D'enfin rejoindre au ciel le trismégiste Hermès
Et dans un goût de miel aux parfums népenthès
Tomber dans la crevasse, retrouver l'utérus
Aux odeurs de glace, ô lointaine Vénus!
Les immenses névés accrochés à l'adret
Périront à l'été, deviendront feux follets
Dont l'advection ira hanter, mornes plaines,
En guise de trépas, les souvenirs de haine.

Prenez mon Amour,
Pendez-le haut et court,
Regardez-le se balancer
Au bord de l'éternité

Regardez mon coeur de braise
Du haut de la falaise
S'éparpiller façon confetti
Dans un tourbillon d'ennui

Voyez encore la mante
Promener dans la fiente,
La mante religieuse,
La fiente des mouettes rieuses

Et n'oubliez pas le flot
Qui dans son patient clapot
Ira rejoindre à l'horizon
Le ciel et ses frissons
                                           D'azurs.

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